Au départ, une photo. Quatre jeunes hommes posant fièrement devant une réplique du Normandie, à Alger…
À partir de ce visage et des souvenirs de sa grand-mère, Valérie Zenatti va restituer à la mémoire et réinventer, une vie qu'elle n'a pas connue. Celle de Jacob (Florian Choquart), natif de Constantine, mort à 19 ans sur le front alsacien, qui n'est autre que son grand-oncle. Jacob est mobilisé pour partir à des milliers de kilomètres de chez lui, afin de libérer la France et se battre, ce n’est pas qu’à l’Algérie, sa terre natale, qu’on l’arrache mais à son enfance et au coeur brisé de sa mère. L’ironie de l’Histoire veut que pendant deux ans, en 41-42, lui qui aimait tant apprendre, avait été rejeté du lycée d’Aumale de Constantine car les juifs étaient considérés sous Pétain comme des indigènes, impropres à recevoir un enseignement. Et là, alors que les Américains viennent de débarquer en Normandie, la France « le juge suffisamment français » pour porter l’uniforme de son armée, il est lavé de la honte d’avoir été chassé de l’école. Rachel (Christiane Cohendy), une mère qui de caserne en caserne, son panier rempli de victuailles, tente de retrouver son fils, persuadée que « le coeur d’une mère peut des miracles, et les plats préparés de bon coeur ont de grands pouvoirs ».
Pendant ce que l’on peut appeler une odyssée, ce jeune homme va connaître l’amitié, l’amour lors de sa rencontre avec Louise (Jeanne Disson), la peur et la mort.
L’histoire de Jacob est d’autant plus touchante qu’elle est d’une actualité brûlante. Combien de mères attendent encore aujourd’hui leurs fils partis à la guerre et combien de fils arrachés à leurs racines ne reviendront pas auprès des leurs ?
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